Les problemes du developpement du secteur agraire en Republique Populaire du Congo тема диссертации по экономике, полный текст автореферата

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Ученая степень
кандидата экономических наук
Автор
Kississou Boma, J.-R.
Место защиты
Moscou
Год
1984
Шифр ВАК РФ
08.00.17

Диссертация: текстпо экономике, кандидата экономических наук, Kississou Boma, J.-R., Moscou

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Kississou Borna, J.-R.

Les problèmes du développement du secteur agraire en Republique

Populaire du Congo

Москва

Российская государственная библиотека diss.rsl.ru 2006

ACADEMIE OE SCIENCES DE L'URSS INSTITUT D*ETUDES AFRICAINES

LES PROBLEMES DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRAIRE EN REPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO

0.-R.KISSISSOU BOMA

Thèae de Doctorat

chiffre! 08.00.17

Economie et répartition des forces productives dans les pays en voie de développement

Sous la direction acientifique de SMIRNOV Gleb Vladimirovitch, docteur en économie

■ C î Moscou, 1984 I

TABLE DE MATIERES

I. Introduction.

Chapitre I. Les caractéristiques sociales et économiques du secteur agraire de la RPC.

1. Les différents types des rapports de production.

Les formes précapitalistes (traditionnelles) de production. (La forme tradiégalitaire ou cellectivisme primitif; les formes féodale et semiféodale).

2. Les formes de production modernes et patriarcale d'autoconsommation (la propriété foncière néocoloniale; la propriété patriarcale d'auto-consommation.

3. La structure sociale en zone rurale congolaise,

a) les classes exploiteuses de la campagne congolaise (les féodaux ou paysans et néocoIonia 1 is tes 1 is tes).

b) des classes exploitées cie la campagne (les

" ■ *.,».»■ i

paysans pauvres; les ouvriers agricoles). Chapitre II. L'orientation socialiste est la seule voie

valable pour une véritable transformation de l'agriculture dans les pays en voie de développement. 1. La critique des thèses bourgeoises sur le développement dans la voie capitaliste. (Données générales d'analyse; données spécifiques d'analyse et les ripostes de K.Marx

et des marxistes sur cette question.) 2. Analyse critique des positions des certains pays en voie de développement dans le domaine de la transformation et de la modernisation du secteur rural (variantes d'orientations capitaliste et socialiste). Chapitre XII. La lutte du Parti congolais du travail pour la transformation et la modernisation de l'agriculture congolaise.

1. Les étapes de la lutte du PCT pour la transformation et la modernisation du secteur rural et l'état actuel de ce^secteur.

2. Les difficultés dans la transformation et la modernisation du secteur rural.

a) les aspects politico-administratifs.

b) les insuffisances dans le contrôle (la gestion du personnel; la gestion des matières et finances.)

c) les problèmes de la coopération économique avec les deux systèmes socio-économiques du monde.

d) les insuffisances dans la production et dans la consommation.

e) les difficultés dans la formation et dans la recherche.

3. Le plan quinquennal 1982-1986; les tentatives en vue de surmonter les difficultés et les mesures relatives au développement du secteur agraire.

Conclusion. Suggestions.

a) les principaux objectifs du plan 1982-1986.

b) les mesures à prendre à court et long termes.

LES PROBLEMES DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR AGRAIRE EN REPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO

0.-R.KISSISSOU-BOMA

INTRODUCTION

Voici plus de vingt ans que notre pays, la République Populaire du Congo a accédé à l'indépendance, et ce après quatre vingt ans environ de colonisation française sans partage. Et tout comme pour l'ensemble des pays anciennement colonisés, l'indépendance ne présente en fait qu'une espèce de satisfaction à nous élivré par l'impérialisme français.

Mais les peuples du monde entier avaient en général compris que les métropoles qui avaient du mal à supporter les charges coloniales et par ailleurs pour revenir sous le biais du néocolonialisme. Ainsi, nous avons eu une série de pays ravagés sur tous les plans par le système colonial de l'impérialisme. Ils se retrouvent "libres", mais profondément ruinés et dressés dans beaucoup de cas contre l'impérialisme.

Notre pays se trouve malheureusement parmi ces nations saccagées par le capitalisme contemporain. Et pour sa survie, il doit faire face aux multiples problèmes de la vie nationale. Demeuré donc à l'ordre du jour, la lutte de classe sous ses trois principales formes: politique, idéologique et économique.

Dans ses dimensions internationales, ce combat de classe se déroule à travers une lutte de libération nationale dont la

phase immédiate eat la lutte anti-impérialiste. Celle-ci viae dana aon étape première à libérer totalement le paya de la domination étrangère aoua forme d'indépendance politique et économique véritable. Cette indépendance ainsi souhaitée et réclamée suppose l'édification d'une économie nationale indépendante satisfaisant lea besoins intérieura et procurant à la nation davantage de moyena. Pour ce faire, entre autres aecteura devant jouer dans cette grande oeuvre de construction nationale un rôle décisif, le secteur rural occupe une place de choix. Caractère actuel du thème est donc d'une évidence remarquable. En effet, il eat aujourd'hui établi que le aecteur rural joue un rôle primordial dana le développement socio-économique du "Tiers-Monde" en particulier et dana une bonne partie du reate du monde. Nulle part n'exiate une approche économie en vue du développement d'un pays, qui taise les problèmes des zones rurales. Toutes lea thèses connues dans ce but, accordent une place essentielle au secteur rural. L'importance de ce secteur se justifie par des raisons diverses. L'homme y trouve les moyens de subsistances et de régénérescence de la vie. Ensuite irne bonne partie de matières premières pour l'industrie, est fournie par ce secteur. Enfin disons brièvement qu'une fois développé, ce secteur libère la main-d'oeuvre pour l'industrie et ainsi propulse le développement du pays. Chez nous, nous avons affirmé avec force que l'agriculture c'est "la priorité des priorités*. Autrement, dit, nous voulons prendre "l'agriculture comme base et l'industrie comme facteur déterminent"« Toutea lea thèaes de notre Parti, ne manquent pas de mettre en relief cette position sur laquelle nous fondons toute notre stratégie de développement": "...appelée stratégie de développement autocentrée et autodyna-

mique reposant sur une interdépendance agriculture-industrie dont 1-agriculture joue un rôle d'appui". (19-10)

Ce rôle que nous assignons à l'agriculture fait apparaître toute une ligne de conduite sans laquelle le développement paraît impensable sinon impossible. Et cela s'explique par le fait que:

"L'interdépendance agriculture-industrie doit apparaître non seulement à travers les fournitures réciproques entre les deux branches, mais traduire une alliance nécessaire entre les masses laborieuses ouvrière et paysanne, alliance sans laquelle le processus révolutionnaire est difficele voire impossible.

- L'agriculture assurera et devra assurer:

- Le ravitaillement en vivres et en produits alimentaires

de la population rurale et urbaine.

- La fourniture des matières premières et de la force de travail à l'industrie.

- Le dégagement d'un surplus nécessaire à l'accumulation et à 1-industrialisation". (19 - p.10)

Evidemment toute politique est l'émanation de la volonté de notre Parti exprimée dans son programme: "Le Parti Congolais du Travail considère l'industrie comme le facteur déterminant et 1'agriculture comme la base du développement.

Pour accroître la production agricole en améliorant la productivité et assurer la commercialisation régulière et garantir des débouchés à cette production le Parti Congolais du Travail organisera les paysans". (22-15). Le Ille Congrès Extraordinaire du Parti (Mars 1979) a confirmé cette thèse et une organisation des paysans est sur le point de voir le jour.

C'est cette même volonté qui a quidé les Membres du Parti Congolais du Travail, lorsque, pendant le Ile Congrès du Parti (26-31 Mars 1979) appréciant les problèmes économiques du pays et définissant au Parti les nouvelles tâches, ils prescriront ce qui suit:

"a)-l.- Objectifs à moyen et long terme.

- Parvenir à l'autosuffisance alimentaire pour les produits de consommation courante tels que le riz, l'huile de palme et d'arachide, le sucre, la viande de volaille et du porc, puis celle du boeuf". (30 p.99)

L'explication se poursuit par une série de programmes: - "Cinq (5) programmes de développement des cultures de caféier, du cacaoyer, du maïs, du paddy et de l'arachide, autour desquels toute l'action de mobilisation des masses devra se faire.

En ce qui concerne le café, le cacao, le tabesc, mise en place récente d'Offices (l'Office Congolais des Tabacs) s'ap-puyant sur une paysannerie organisée par rapport à ses intérêts.

De telles approches trouvent également leurs justifications dans le fait bien connu è savoir que:

"L'activité de l'agriculture, de la chasse, de la sylviculture et de la pêche a contribué au produit intérieur brut (PIB) aux taux de 17,1% contre 14,4% en 1975 et 14,3% du total et résulte essentiellement de la sylviculture et des exploitations forestières longtemps demeurées l'activité principale de l'économie nationale (jusqu'en 1974). "Cette analyse du Département du Plan et de l'Economie du Comité Central du Parti Congolais du Travail, demeure pertinente de 1981 date de sa révélation

dana un dossier non répertorié.

Ainsi l'agriculture ouvre une perspective à la fois préoccupante et heureuse à l'économie nationale; même si comme nous le savons, les entreprises agricoles (en majorité étatiques) périclitent, stagnent ou connaissent, selon le cas, un développement difficile, mais promettant.

L'importance de l'acte agricole qui n'est donc plus à démontrer, émane du fonds de l'âge de l'existence humaine. Pour se nourrir, il a fallu à l'espèce simiesque de s'attaquer aux objectifs naturels.

A l'époque esclavagiste, ordinairement appelée l'antiquité,' des activités agricoles, pense-t-on, ont donné lieu au développement de la géométrie en Egypte et en Grèce antiques. Des philosophes, des mathématiciens comme Pythagore, se sont davantage formés et illustrés pour la circonstance.

Il est hors de doute que de tout temps, les activités agricoles ont revêtu et revêtiront toujours une importante exceptionnelle avec ou sans action industrielle (agro-industrie); et ce quels que soient les systèmes de production. C'est presque également en ces termes que des socialistes français A.Rével et Christophe Riboud introduisent leur très apologétique sur l'agriculture des Etats-Unis lorsqu'ils écrivent ce qui suit: "l'alimentation a été durant des millénaires l'objectif essentiel de l'activité des hommes". (112 p.9)

Quant à la situation particulière actuelle de noa paya, elle ne fait que prédisposer à l'activité agricole. Un autre chercheur français Paut Pelissier étudiant le monde paysan sénégalais, écrira, en introduction et avec raison que: "l'Afrique

occidentale tout entière est une immense paysannerie"(108-18). Entendu par là l'ampleur spatiale et économique du secteur agricole sans nier la vie industrielle qui de plus en plus s'intensifie dans nos pays. Par ailleurs cette formule caractérisé la vie économique de nos types de pays tropicaux Africaine. Léopold Sédar Senchor, ancie Préaident de la République du Sénégal, affirmit d'ailleurs vers les années 65 que "l'agriculture et l'industrie sont les deux mamelles du Sénégal".

Le double caractère important et actuel de ce domaine, ne laisse personne indifférent même le plus bourgois des spécialistes, l'Américain Mepherson note on s'appuyant sur les études de la FAO que:

"On peut se faire une idée de l'importance économique du secteur rural dans les régions où se situent les zones tropicales si l'on considère que 70 pour cent de la population de l'Afrique, 64 pour cent de celle de l'Asie (non compris la Chine continentale), 56 pour cent de celle de l'Amérique Centrale et 45 pour cent de celle de l'Amérique du Sud travaillaient dans l'agriculture en 1980 (FAO,20). Un certain nombre de pays signalent qu'en ce qui les concerne la proportion est très supérieure que moyennes géographiques. C'est ainsi qu'en Haïti, au Libérie, en Côte d'Ivoire, en Thaïlande et au Cambodge, ces proportions dépassent 80 pour cent (FAO, 1966, 21). Le chiffre de 8 pour cent pour l'Amérique du Nord, qui est très inférieur, traduit en partie le fait que dans les pays plus évolués une part importante des activités économiques de la branche agricole y compris la mise en oeuvre des facteurs, la transformation des produits et la commercialisation, se situe en dehors des exploi-

tationa agricoles".

Toutefois une différence est également due à ce que dans les pays peu développées une part beaucoup plus importante de l'effectif de main-d'oeuvre .travaille à la production de subsistance". (110 pp.21-22)

L'importance des activités agricoles se justifie à tout égard. Le spécialiste américain prenant toujours en compte les données de 1966 fournies par la FAO, indique que:

"La prédominance de l'agriculture dans les économies tropicales ressort également de la part du produit intérieur brut qui provient de ce secteur. En général, plus de 25 pour cent du produit intérieur brut indiqué dans la comptabilité nationale provient de l'agriculture, et très souvent cette proportion atteint ou dépasse 35 pour cent. Le pourcentage du produit intérieur brut imputé à l'agriculture est très inférieur au (tableau 2); bien que cette différence soit peut-être due en partie à certaines tendances à sous-estimer le revenu des exploitations agricoles du secteur agricole, la différence est due sans aucun doute et par une part importante, à ce que les revenus des travailleurs agricoles sont inférieurs à ceux des personnes engagées dans d'autres branches de l'activité économique. Il est, d'autre par, assez évident que selon toute probabilité, un nombre important de familles d'agriculteurs ne participent guère aux bénéfices de la croissance de l'économie totale, par exemple, signale que l'agriculture contribue pour 1 pour produit intérieur brut 1964), alors qu'elle n'occupe que 45 pour cent de la population 1960, (110 p.22)

Outre cela, les produits agricoles accomplissent des rôles prépondérant dans l'entretien des populations concernées

qui, dans leur alimentation, consomment une quantité importante des produits de cru.

Mais dans tous les cas, les questions agricoles préoccupent l'humanité entière. Les organismes internationaux spécialisés dans cette question, pèsent sans cesse le danger. Le FIDA (Fond international de Développement Agricole). Ce dernier par exemple nous signale que: "la situation alimentaire mondiale demeure un problème international" (142 p.35 (souligné par nous). Et que le déficit céréalier s'accroît de l'ordre de 91 millions de tonnes en 1980 et 150 millions en l'an 2000.

Pour nos pays, le développement passe aussi par l'effort pour corriger, mieux pour effacer les préjudices causés par le colonialisme. Cette invité est le résultat de la situation que nous a imposée le système colonial de l'impérialisme. Le constat suivant des chercheurs soviétiques, nous fixe sur cette situation malheureuse dont l'issue heureuse contribuera à coup sûr à résoudre les problèmes de développement qui nous accablent. Ils notent que:

"Une structure non rationnelle de l'économie s'est constituée pendant la période coloniale de ces pays. L'agriculture a un rôle dominant dans de ce groupe". On y utilise des techniques arriérées ou elle s'oriente surtout (à l'exclusion des grandes plantations à productions hautement marchandes) sur la consommation. La culture du sol y est la branche principale" (36-pp 241-242)

Cette situation, ainsi décrite, est effectivement très peu enviable voire catastrophique, à en croire les données statistiques portant sur les produits agricoles africains; placées en annexe. L'obligation d'étudier nos problèmes agricoles et d'en

opérer lea révolutions nécessaires, ne fait alors que s^accroître.

Finalement ce thème mérite toute Inattention de tous ceux qui prennent à coeur les questions du développement et veulent apporter des solutions valables.

Mais les initiatives heureuses sont parfois brouillées par la politique des monopoles en quête de auperprofits, politique contre laquelle même lea tapageuaes conférences Nord-Sud et autrea de même nature ne peuvent rien. Seule une politique révolutionnaire apporte les solutions souhaitées et non les confusions bourgeoises qui consistent à rejeter la responsabilité du désordre écologique sur l'homme sans préciser l'homme capitaliste, comme le fait bien "Actuel développement" (140 -n°5, 1975) rapportant les travaux d'une Conférence de Nairobi sur l'environnement.

Voilà pourquoi, les thèses sur le développement social et économique des nations ne laissent pas de cêté ce secteur dont l'action est jugée inévitablement vitale dans l'existence de nos sociétés et pour le progrès social dans son ensemble. Mais disons-le, la manière d'aborder ces questions reflète des positions de classe des auteurs visées ci-dessus.

En attendant, dans sa configuration générale, l'importance de ce secteur n'est plus à démontere et conduit les théoriciens de tout part s ? intéresser à son sort. Mais les réponses qu'avancen les différents spécialistes aux questions que suscite ce demaine de la vie d',un pays, dépendent, nous dit, des intérêts de classe que défendent les unes et les autres.

Au regard de tout ce qui se passe dans les sociétés capitalistes l'on peut-être autorisé à affirmer que les voies et les

méthodes choisies dans le cadre du système capitaliste ne sont pas de nature à favoriser un ï développement réel et harmonieux de ce secteur. La situation s'empire surtout dans nos sociétés où subsistent encore dans une proportion non moins négligeable des archaïsmes. De toute manière, la reflexion de Lénine sur l'incapacité du capitalisme de résoudre les problèmes du monde contemporain, se confirme au fur et à mesure qu'évolue le monde df^au jourd*hui.

Lénine disait en effet du capitalisme dans un style métaphorique ceci: "Les Anglais ont peur du tunnel parce qu'aïs ont peur d!reux-mêmes. La barbarie capitaliste est plus forte que toute civilisation. (Souligné par nous.)

"De quelque côté qu'on se tourne, on rencontre à chaque pas de problèmes que l'humanité est parfaitement en état de résoudre sur le champ. L'obstacle, c'est le capitalisme. Il a amassé des norceaux de richesses et a fait de l'homme un esclave de ces richesses. Il a résolu les problèmes techniques compliqués et il a stoppé la mise en oeuvre des perfectionnements parce que les grandes masses de la population sont plongées dans la misère et l'ignorance, parce qu'une poignée de millionnaires font preuve d'une lésinerie bornée.

En régime capitaliste, la civilisation, la liberté et la richesse font penser à un riche empiffré de nourriture qui pourrit tout vif et ne laisse pas vivre ce qui est jeune.

Mais ce qui est jeune grandit et prendra le dessus quoi qu'il arrive". (8,p.418)

Cette pensée géniale du fondateur du premier Etat socialiste, ne s-inscrit pas en faux par rapport à l'actualité internationale. Les analyses que nous exposerons dans le développement

de cette étude, confirmeront une fois de plus ce point de vue. Cependant dans les sociétés socialistes, la solution du problème agraire en général sur la base du plan léniniste de l'édification du socialisme, aide à pénétrer l'(essence de la question et apporte grossomodo les solutions possibles. Là encore, il convient de prendre à témoin le développement des sociétés socialistes.

Mais en ce qui concerne notre pays, un des appendices de l'iéconomie capitaliste international, les défauts d-appréciation de cette question que nous avons constatés au niveau des grands pays capitalistes, se répercutent à notre niveau. Cet état de choses malheureux fait en sorte que la majorité des approches faites jusquî^alors sur ce point souffrent de plusieurs graves insuffisances.

- Il est en effet, utile de signaler que l'jinvestigation réalisée, jusqu!à présent sur la question, demeure incomplète dans tous les sens. Les études confectionnées jusqu'aujourd'hui ne trahissent pas cet avis; même collectivement ou individuellement nous répérons quelques documents qui examinent cette question. Toutefois les insuffisances reposent principalement sur deux faits:

- Ce sont les experts étrangers de l'ONU ou de France notamment qui nous ont jusqu'alors aidés à entreprendre cette réflexion. D'autres en ont bien sûr réalisé. Comme tous les experts de cet acabit sont liés à un temps de séjour très limité, ils mènebt très rapidement les travaux sans parfois pénétrer profondément les questions abordées. C'est pourquoi par exemple jusqu'alors aucune étude de la structure socio-économique poussée et complète n'a été réalisée, alors qu'un tel

travail constitue un préalable pour comprendre la réalité politique, sociale et économique de chez nous. Le travail qui ait pour la promière fois embrassé (mais brièvement) cette question dans son ensemble, a été produit rapidement par nous au mois de Mars 1981. Compte-tenu de son caractère rapide, cette étude mérite encore d'être améliorée. Cette étude quelque peu détaillée, s'ajoute à une première plus générale et plus brève.

- Ensuite, il convient de souligner que les rares travaux dont l'existence est signalé ci-haut, les nôtres exceptés, souffrent d'aune inconséquence idéologique grave dans la perception du fait agricole. Autrement dit, les faits ne sont pas entièrement ni sérieusement appréciés suivant les positions révolutionnaires de classe.

Sous ce rapport, cette situation prise globalement, à savoire: l'-importance du secteur rural et l*.insuff isance des recherches, nous a améné à nous occuper particulièrement et profondément de ce problème.

En réalité, les études menées tant qu'au niveau Continental qu'au niveau local, par les auteurs peu enclins au maexisme, ne sont pas encore enttreprises avec une profondeur et une ampleur valables. Cependant l'on enregistre au plan quantitatif une prolifération de thèses tant au niveau africain qu'international. Et la théorisation jusqu'alors produite sous l'encadrement des milieux bourgeois,n'offre pas de garantie quant à l'efficacité des analyses qui nius sont servies par les réseaux capita listes; entendu par là le défaut du contenu révolutionnaire est évident. La pratique en la matière ne trahit pas notre point de vue.

Ces travaux superficiels et tendancieux accomplis dans des conditions décrites ci-dessus, nidnvestissent pas entièrement le domaine ainsi étudié et en même temps ils n'aident pas suffisammant à l'épanouissement des autres. Cela est rendu de plus en plus évident par le fait que l'interdépendance entre secteurs et branches de l'ïéconomie nationale ou internationale capitaliste, n'est plus é démontrer. Car de nos jours, cette interdépendance joue ou agit quotidiennement dans le cadre des opérations économiques sur la base desquelles fonctionne l'^éco-nomie des nations modernes. Celles qui se modernisent sentent de plus en plus les effets de cette liaison inter-sectorielle. L'intégration capitaliste joue effectivement le jeu en faveur des monopoles internationaux, tout en maintenant le caractère irrationnel dénoncé ci-dessus.

Revenons sur l'imperfection des études bourgeoises pour dire que par effet de position et cécité de classe, les auteurs de celles-ci écartent subjectivement et par ignorance aussi,les aspects sociaux au contenu idéologique plausible.

L'exemple d'une telle théorisation oiseuse est représenté par les travaux de R.Renaud aui, malgré un titre rassurant, se livre à un simple recensement ou constate (d';ailleurs peu profond) de la situation sociale ou des rapports sociaux dans l'agriculture mondiale. Bien entendu dans son inventaire, il se limite à quelques pays de son choix, lesquels relèvent de son univers économique. Il se borne tout simplement à montrer la portée de la "révolution verte" quand bien même il reste notoire que cette "révolution demeure sans action variable ni effets remarquablement positifs. Il écrit entre autre à ce propos et sans préciser les forces motrices réelles de cette prétendue révolu-

tion ce qui suit:

"Quelle que soit la zone tropicale concernée et après 1,'échec d'une définition nationale des rapports fonciers entre personnes et collectivités la révolution verte fait prévaloir une forme d'organisation agricole particulière à chaque système: que ce soit par la décentralisation des unités locales d'intensification en région subtropicale et de mousson, par un centralisme appuyé sur une politique de prix et de stockage en région de riziculture, ou par un dirigisme de colonisation en forêt équatoriale ou en région d'altitude. Les politiques qui associent les gouvernements à leurs partenaires internationaux reposent donc sur un fait accompli qui sert le point d'appui à ^intensification de la tenure foncière va nécessairement s'accroître. Une transformation profonde des rapports sociaux de production agricole va inévitablement résulter dUme intensification qui, en pleine explosion démographique, privilégie la production des facteurs physiques sur la productivité du travail. Chaque agriculteur potentiel va voir sa production décroître, pendant que la production nationale augmentera: l'urgence d'une solution rapide au problème alimentaire justifiera cela. Une "agro-politique" est née". (93 - p.55-56)

Ainsi l'on voit naître "une nouvelle politique agraire" sans révolution agraire". La même attitude est reparable chez les autres spécialistes de même nature qui, divaguant, annoncent en "prophètes", que tout va favorablement changer.E.O.Heady qui pense aux priorités pour changer "les mystères du développement économique de l'agriculture", note de sa part:

" Oe veux parler des variables qui concernent le processus endogène de la structure et de la croissance économique de l*agri-

-1.8-

culture. Ce qui est moins évident, c'est la méthode à suivre pour triompher des limitations politiques, culturelles, intellectuelles et autres, qui sont essentiellement exogènes par rapport au processus du développement de l'agriculture, et qui empêchent d'aller de l'avant lorsque la tâche à accomplir a une urgence et une productivité marginale considérable. On triomphera de ces hiatus dans le développement de l"agriculture en expliquant et en neutralisant ces facteurs externes qui font obstacle aux changements dans les rapports de prix, à la fourniture des connaissances, des capitaux et autres ressources, et en améliorant le mode de faire valoir et autres facteurs de l'environnement économique qui conditionnent le fonctionnement de l'agriculture". (99, pp.56-57)

Par ailleurs, René Dumont qui se livre à une critique sévère des politiques agricoles, dans Socialismes et Développement, oublie cependant d"indiquer la cause fondamentale (le capitalisme) et la voie capable (socialisme) de résoudre correctement et définitivement les aléas de l'organisation agricole capitaliste. S'il parle du socialisme, il y injecte ses vues intellectualistes bornées dominées par une cécité petite-bourgeoise évidence.

On peut dans ce contexte citer un grand nombre d'auteurs qui se rapprochent de ces premiers.

Par exemple, une étude de l'ancienne Direction Générale des Services agricoles et Zootechnique9 de notre pays, prévoyait plus de sept cent millions de francs CFA pour résoudre la crise en chikouangue (pain de manioc) en R.P.C. au bout de trois ans (1977-1981). Il est dit dans ce travail réalisé principalement par des experts français du Bureau d'Etudes de cette ancienne

Direction que: "Ce déficit correapond sensiblement à l'jobjectif fixé pour les trois (3) fermes de manioc de Mantsoumba, Mbé, et Makoua: 15000 t x 3=45000 T.

Cela signifie que si ces unités sont relancées tant sur le plan des cultures que sur le plan technologique, il sera possible d^atteindre en 1981 l'équilibre entre l"offre et la demande" (150 - p.11).

S'iagissant du coût et des esprits suscités par cette étude, les auteurs ont affirmé que: "Le programme a été étudié en fonction de la situation particulière de chaque région.

Son coût global s*élève à 731.138.000 frcs dont 279.850.000 frcs pour les investissements. On espère qu'en 1981 ^équilibre offre-demande sera rétabli avec le concours de la production étatique dont la relance amènera une production complémentaire de 45.000 tonnes soit 15.000 tonnes de farine". (190 - p.25) Evidemment pour mieux faire il faut davantage de temps et de ressources mais pas autant que prévoyaient les experts français dudit Ministère. Car en moins de huit mois d^investigation Août 1977-Avril 1978, des courtes études menées par le Bureau d"Etudes du Département de l'organisation du Parti Congolais du Travail, ont prouvé le caractère bureaucratique des travaux de la D.G.S.A.Z cités ci-dessus. En effet, les études du Département de l'prgani-sation d'alors avaient conduit les chercheurs à se pencher sur Brazzaville et la Région du Pool; sur Pointe-Noire, Loubomo et N"Kayi. A 1"issue de ces travaux, il est apparu une asymétrie entre la production et la distribution. Nous n'évoquerons pas ici les causes portant sur le vieillissement des producteurs, leur diminution en nombre, les difficultés de transports, certaines maladies des plantes et sur quelques mentalités liées

aux